samedi 24 août 2013

Her morning elegance.


Statut: "Les hommes vivent dans un monde où ce sont les mots et non les actes qui ont du pouvoir, où la compétence ultime, c'est la maîtrise du langage." L'élégance du hérisson - Muriel Barbery.


L'élégance, ce mot que je peux répéter sans fin, tant je le trouve beau. L'é-lé-gance. Cette notion presque perdue, presque intangible à une époque où tout se monnaie en frime, en m'as-tu-vu isme et j'en passe.

Il y en a tellement d'élégances, mais celle qui m'interpelle est l'élégance des sentiments et du comportement. Du comment être avec autrui. Tant en amitié qu'en amour. J'ai un peu morflé ces dernières années en partant trop facilement du principe que si tu n'es que gentillesse, tu ne récolteras que gentillesse. Quelle naïveté me direz-vous? Il fait bon de garder un peu de candeur dans ce tourbillon qu'est le XXIème siècle. Et donc j'écris encore.

ACTE I - Lui.

Les digital natives, cette ère d'ultra-connectés où une conversation débute sur Adopte et échoue dans des draps. L'élégance du comportement n'a plus lieu d'être, cette petite chose désuette qu'était le fait d'ôter son chapeau en pénétrant dans une salle. A peine si on se défait de ses faux-semblants en pénétrant une fille. L'élégance en 2013 pourrait se résumer à l'art de rappeler les lendemains de baise ou d'être prévenue qu'on ne sera que le coup d'un soir, qu'il ne faut pas attendre de réponse à nos sms et appels.

L'époque est presque finie des regards qui se croisent et s'embrasent, les culs maintenant se trouvent et se baisent. Enrobés dans de fausses paroles qui puent le miel avarié. On s'y habitue à ce manque d'élégance. On l'intègre.

Mais parfois un homme arrive, rencontré sur un festival, dans la vraie vie, avec de vrais gens autour et tout. Il arrive fort de ses belles tournures, de son intérêt pour de ton amour de "Joy Division". Il s'extasie devant tes beaux cheveux,  t' invite à danser en te tendant la main, te parle de musique, de livres pendant mille ans. Et tu te dis que c'est le bon numéro. Que tu peux enfin baisser ta garde, qu'enfin le répit est là. Que les sourires et le complicité seront au rendez-vous.

Il s'avère qu'une fois de plus, tu t'es fourvoyée. Tu retournes mille fois le scénario dans ta tête, afin de comprendre quelle est le petit N.B que tu n'as pas pris en compte. Vient un moment où il faut accepter que ce n'était pas de ta faute, que ce n'est peut-être pas la sienne non plus.

C'est vrai qu'au final tu t'y perds. Être la chaste, la putain, la future mère, la complice, l'amie, la sexeuse, la confidente. La, la, la. Tu ne sais plus quel rôle prendre, tu cherches infiniment le mode d'emploi, tu veux pouvoir prévoir, prédire. Mais il n'en sera rien.

Une personne, une attitude, une façon d'être. S'apprendre, ré-apprendre. Prendre le temps, avoir la patience de, ne pas se conforter, oublier ses certitudes, prendre les risques. Tout ça fait tellement peur. Mais est tellement nécessaire, car au crépuscule de notre vie, la sécurité ne nous aura porté aucun frisson.

Et je vous quitte sur cette citation d'une infinie justesse:

" L'élégance morale fait partie de la coquetterie de certains hommes en amour. Tout comme la femme cherche à être belle pour plaire, l'homme cherche à être admirable."
ROMAINSLes Hommes de bonne volonté, Le 6 oct., 1932, p. 152.


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